«On doit revoir notre système de jeu». En précisant répondre à une question que personne ne lui avait posée, Sadio Mané avait pointé l’un des gros maux de l’équipe du Sénégal, dans les coursives du stade Abdoulaye Wade, en juin dernier, après le nul (1-1) face à la RD Congo lors de la 3ème journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 de football. En sa notable absence (Sadio, bien sûr), Coach Cissé avait innové avec un système à deux avants (Jackson et Habib Diallo) qui avait été particulièrement inopérant, malgré un milieu de terrain renforcé.
C’était à se demander si le schéma était suffisamment clair dans la tête des joueurs. La preuve ? Les deux plus dangereuses actions des « Lions » étaient venues de débordements … à gauche de Nicolas Jackson suivis de centres dont l’un avait été conclu en but de renard de surface d’Ismaïla Sarr, pourtant positionné … piston gauche lors de ce match. Sur le second, Habib Diallo avait accusé quelques centièmes de secondes de retard pour doubler la mise (et peut-être mettre son équipe définitivement à l’abri d’un retour au score des «Léopards»).
Dans la perspective du retour des « Lions », ce vendredi, sur cette même pelouse de Diamniadio, certains spécialistes spéculent déjà sur le schéma tactique à adopter face au Burkina Faso. Surtout qu’il est question d’entamer de la meilleure des manières la course vers la phase finale de la CAN «Maroc 2025». Et d’autant que Sadio Mané, le « propriétaire » du flanc gauche de l’attaque sénégalaise devrait faire son retour dans le onze de base (après avoir raté les deux précédents matchs face à la RD Congo et à la Mauritanie). Ce qui devrait entrainer une reconfiguration de l’attaque.
Alors Habib ou Jackson sur le front de l’attaque, face à un adversaire qui devrait évoluer en bloc bas (vu que leur association en pointe à deux têtes n’avait pas fonctionné face à la RDC) ? A notre avis, Coach Cissé gagnerait à aligner le néo-sociétaire de Damac FC en Saudi Pro-League comme seul avant-centre et positionner le joueur de Chelsea, comme pendant de Sadio Mané, sur le flanc droit, du fait qu’Ismaïla Sarr n’est pas actuellement dans la forme de sa vie. Il y aurait moins de risques pour les deux joueurs de se marcher sur les pieds, même s’ils ont des profils différents. D’ailleurs, Jackson plus souvent utilisé comme avant-centre, avec plus de bonheur en club (15 buts inscrits entre la saison passée et la présente) qu’en sélection nationale (aucun but marqué en 14 capes), n’en est pas intrinsèquement un. C’est plutôt un ailier.
Fin dribbleur, doté d’une bonne technique individuelle, très habile balle au pied et capable de déborder et de centrer, il retrouverait son ancien poste dont il n’a pas oublié les fondamentaux (comme en témoignent ces deux belles actions dont il est question plus haut, face à la RDC). L’équipe y gagnerait en équilibre et en percussion. Tout ce qui lui a considérablement manqué, en juin dernier, face aux « Léopards ». Et sur le front de l’attaque, avec les apports cumulés sur les ailes de Sadio et de Jackson, Habib Diallo devrait avoir plus de ballons digestes à négocier.
B.K.N
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