Triomphe, coups bas, renouveau… Ndèye Niang raconte sa vie de présidente d’ASC

Elle est l’une des rares dames à avoir occupé le poste de président d’une ASC au sein de l’ONCAV. Au niveau de l’ODCAV de Thiès il n’y a en a pas deux. La seule femme ayant occupé avec succès la présidence d’une ASC est Ndèye Niang. Une passionnée de sport qui a vécu les joies du triomphe mais aussi connu les coups bas d’un milieu très masculin.

Ndèye Niang a grandi dans un environnement favorable à l’amour du football. La femme dirigeante se rappelle : « Déjà à treize ans j’allais au stade pour supporter l’ASC Étoile (Zone 3 A ODCAV de Thiès). Puis ma passion pour le football grandit, influencée par la fréquentation du stade et des séances d’entraînement de l’ASC Étoile. A cette époque certains de mes frères étaient joueurs et un autre était entraîneur ».

Le virus du football ne quitte plus Ndèye Niang. La jeune femme ne se limite plus d’ailleurs à supporter. Elle veut désormais faire parties de ceux qui décident. Ceux qui dirigent. Alors que la lumière de son amour de jeunesse, l’ASC Etoile commence à s’éteindre, elle prend le flambeau afin de la faire scintiller à nouveau. « Il y avait un processus de fusion entre plusieurs clubs parmi lesquels l’ASC Étoile. Finalement la tentative de fusion a échoué et les dirigeants de l’ASC Étoile ont décidé de ne plus continuer avec l’équipe, sous prétexte qu’elle était devenue très faible et que l’engagement au niveau du quartier n’était pas au rendez-vous. C’est en ce moment que j’ai décidé de conduire les destinées de l’ASC de mon quartier ».

La suite entre dans la légende. « Presque tous les joueurs avaient démissionné mais je me suis débrouillée pour en recruter et surtout de faire revenir ceux qui habitaient le quartier et qui étaient dans d’autres ASC. C’était en 2016. Cette année l’ASC Étoile a fini championne zonale, un titre qui lui échappait depuis près de 7 ans. J’étais aux anges le jour où on a gagné la coupe. Je venais de réussir quelque chose de grandiose. J’étais encore plus émue lorsque les deux buteurs de mon équipe, en finale, ont montré tour à tour après avoir marqué, des tee shirt sur lesquels ils avaient écrit des mots d’encouragement et de remerciement à mon égard » se remémore Ndèye Niang.

Un complot m’a fait quitter le club

Ayant réussi là où beaucoup d’hommes ont échoué, Adja Ndèye Niang estime être victime ensuite d’un lobbying qui l’a éloignée de l’ASC Étoile. L’ancienne présidente raconte : « Au lendemain du sacre de l’équipe, en 2016, j’ai décidé de quitter le poste de président car ayant atteint mon objectif qui était de remporter au moins un titre. Ainsi j’avais décidé de me contenter d’un poste de déléguée à la zone. Grande était ma surprise quand j’ai constaté qu’un petit groupe avait réussi à m’écarter. Leur objectif était de m’éloigner de l’ASC Étoile. Au niveau de la Zone 3A aussi j’ai été victime du même complot. J’étais trésorière et on m’a remplacé sans que je ne sois au courant ».

« Je me relance chez les voisins, ASC Concorde »

Leader ayant le désir de montrer son envie de bouleverser les principes sur les limites de la femme, dans le milieu du football, Adja se relance à l’ASC Concorde pour relever d’autres défis. Juste au moment où elle a été écartée de son ASC de cœur, les voisins de Concorde lui ont immédiatement tendu les bras et elle a accepté l’invitation. Ainsi, commence une nouvelle idylle. Ndèye Niang est envoyée comme déléguée à la zone. Son travail reconnu par tous les dirigeants du CNP est également salué par la presse locale. Quant à l’ASC Étoile, elle est depuis, orpheline de sa présidente et peine à briller de nouveau.

Dans le mouvement navétane depuis qu’elle a treize ans et présidente de l’ASC Étoile, Adja Ndèye Niang continue toujours de fréquenter les stades et de représenter l’ASC Concorde au niveau de la Zone 3 A de l’ODCAV de Thiès. Les coups bas et les nombreux obstacles ne l’ont guère arrêtée.

Ablaye DIOUF (correspondant à Thiès)