Dansera bien qui dansera le dernier…

L’adage est célèbre, selon lequel « rira bien qui rira le dernier ». Et cette maxime, les « Lions » du Beach Soccer l’ont pastichée à leur manière, ce samedi sur la station balnéaire égyptienne d’Hurghada, sur la côte de la Mer Rouge. Le plat qui se mange froid, ils n’ont pas voulu le nommer Vengeance, mais plutôt Revanche voire Retour à l’ordre normal des choses. Alors, quand, au sortir de leur face à face en match du Groupe B de la CAN de Beach Soccer, les « Mourabitounes » avaient jubilé et dansé comme des dératés suite à leur victoire aussi large (5 – 2) qu’inattendue, les « Lions » ont méthodiquement entrepris de remettre l’ouvrage sur le métier.

Pour une piqûre de rappel, les sextuples champions d’Afrique (2008, 2011, 2013, 2016, 2018, 2021, 2022) ne pouvaient en… espérer de meilleure et de plus efficace que de la part de leurs voisins du Nord qui disputaient leur tout premier match de phase finale de CAN de football de plage. Des néophytes particulièrement ambitieux qui avaient laissé à quai, lors des éliminatoires, le grand Nigeria trois fois vainqueur de l’épreuve (2007, 2009 et 2013) et qui venaient donc de se payer la crinière des « Lions », recordmen de victoires finales dans l’épreuve. Cela valait bien une danse endiablée.

Mais ils ne perdaient rien pour attendre. Danser le premier jour, c’est bien ; mais danser le dernier jour, c’est encore mieux, ont dû se dire le coach Ngalla Sylla et ses joueurs. Après avoir passé à la moulinette le Malawi (6 – 1), puis dompté le Mozambique (6 – 3) et écarté l’Egypte, pays organisateur en demi-finale (2 – 1), les « Lions » ont eu droit à de chaleureuses retrouvailles avec leurs tombeurs du premier jour. Et cette fois, pas question de se louper. Al Seyni le portier – capitaine et les siens ont alors tôt fait de prendre les devants pour tuer toute velléité de révolte chez leurs vis-à-vis. Au bout d’une nette et éclatante victoire (6 – 1), ils pouvaient s’offrir une belle danse, une farandole à la sauce remixée Mbalax dans laquelle ont même été entrainés Augustin Senghor, le placide président de la FSF et le non moins cool Omar Guèye Ndiaye, le responsable de la Commission Football spécifique de la FSF.

Il n’y a donc pas eu de révolution. La « jacquerie » a finalement tourné court. Les « Lions » peuvent maintenant se projeter sur la prochaine Coupe du monde en mai 2025 aux Seychelles où avec leurs victimes de la finale et le pays organisateur, ils défendront les couleurs de l’Afrique. Plus que jamais roi du Beach Soccer continental, le Sénégal cherchera, dans cet archipel de 115 iles de l’Océan indien, à faire mieux que sa 4ème place du Mondial 2021 en Russie. En attendant, bien sûr, de mieux revenir plus tard en Afrique pour tenter d’y perpétuer son règne. Mais, ça promet d’être de plus en plus dur. Cette CAN de Hurghada est peut-être un avant-goût de ce que seront les prochaines. Aux  »Lions » de continuer à se donner les moyens de toujours se réserver la dernière danse…

B.K.N