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se faire une idée du comportement d’ensemble de ses joueurs, surtout les nouveaux qui ont pris d’assaut la Tanière

Il a fait vraiment très fort, Aliou Cissé ! Le coach des « Lions » a déposé auprès de la CAF une pré-liste de 55 joueurs, en vue de la prochaine CAN « Côte d’Ivoire 2023 », sans l’ombre d’un local !

On savait le très peu de considération qu’il avait pour les joutes domestiques et pour les acteurs qui s’y activent au quotidien (la preuve ses rastas sont rarement visibles sur les théâtres des opérations). Mais cette fois, il a fait preuve d’un mépris sans nom à leur égard.

Le comble, c’est qu’aucune voix majeure ne s’est élevée pour fustiger cet innommable manque de respect. A croire que le technicien a l’onction et l’aval des responsables du football national dans son entièreté. La FSF ne pipe mot. La DTN est restée amorphe. La LSFP fait profil bas. Carte blanche au coach !

Le foot local sénégalais n’est bien sûr pas à la hauteur de ses homologues du Maroc, d’Egypte, d’Afrique du Sud voire de la Côte d’Ivoire et du Mali, qui jouent les grands rôles dans les compétitions continentales des clubs. Mais (peut-être contre toute attente), il est champion d’Afrique du CHAN. La preuve que pris en charge suffisamment tôt avec un bon encadrement et un environnement de qualité, les joueurs locaux sénégalais peuvent bien rivaliser avec les meilleurs d’Afrique.

Pour cette liste élargie donc, il était attendu d’y voir quelques têtes locales, ne serait-ce que pour leur donner l’illusion (à défaut de leur donner l’assurance) qu’elles peuvent bien disputer le championnat domestique et avoir des chances d’intégrer la grande Tanière. Ben non !

Pire même, Cissé a retenu dans sa liste le milieu de terrain Lamine Camara (FC Metz, France), les défenseurs Ousmane Diouf (Al Hilal, Soudan) et Mamadou Sané (Aris Limassol, Chypre) ou le gardien de but Alioune B. Faty (TP Mazembé, RD Congo). Tous vainqueurs en février dernier du CHAN en Algérie avec l’équipe locale mais qui depuis, évoluent sous d’autres cieux.

Ces joueurs ne sont pas devenus des cracks juste parce qu’ils ont quitté le championnat national. Pas plus que Pape Matar Sarr l’a été, lui qui avait été appelé en équipe nationale quelques mois seulement après être passé de Génération Foot au FC Metz.

Le coach semble donc lancer aux joueurs locaux un appel explicite à l’exode. Son message est limpide : pour être digne d’intégrer la grande Tanière, il faut décrocher un contrat hors du pays.

Qu’aurait dit aujourd’hui ce défunt grand dirigeant du football national qui soutenait en chahutant, au début de ce siècle, que « l’équipe nationale A devrait dépendre du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur, plutôt que du ministère des Sports » ?

B.K.N

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