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L’entraîneur de Beach soccer, Ngalla Sylla, révèle les coulisses de son expérience tumultueuse avec l’équipe nationale du Maroc, dans cette interview exclusive accordée à Dsports. Libre de tout contrat, il se dit même prêt à reprendre la sélection sénégalaise.

Depuis des années, il a œuvré pour développer le beach soccer au Sénégal avant de s’engager avec le royaume chérifien, mais les tensions contractuelles ont assombri son parcours.

Dans l’interview, Ngalla Sylla partage les détails des désaccords contractuels qui ont émaillé sa collaboration avec la Fédération marocaine de Beach Soccer. Malgré son dévouement et ses efforts pour propulser l’équipe nationale vers de nouveaux sommets, des problèmes de contrat et de conditions de travail ont terni son enthousiasme.

Entretien.

On parle d’une séparation à l’amiable entre vous et la Fédération marocaine de Football, qu’est-ce qui s’est passé ?

Effectivement il y a une séparation à l’amiable. C’était un contrat qui devait aller jusqu’en 2025 mais, malheureusement, il s’est arrêté avant même les éliminatoires de la Coupe d’Afrique.

Dès mon arrivée là-bas, le président m’a demandé de faire un diagnostic et je savais qu’il y avait trop de retard parce que les Marocains, physiquement, peinaient à jouer au beach. Ce sont des joueurs très techniques mais, sur le plan physique, ils ne font pas le poids. Et sur le plan tactique aussi, il n y avait pas de travail sur place. On travaillait du lundi au vendredi et on libérait les joueurs le week-end.

Un jour, on m’a envoyé un communiqué de la Fédération qui disait qu’il y a un Brésilien qui a pris l’équipe nationale et, moi, je devais être rétrogradé à la petite catégorie, alors qu’il n’y a pas de petite catégorie au Maroc.

J’ai appelé ma directrice des ressources humaines, elle m’a assuré qu’il s’agissait juste de spéculations sur les réseaux sociaux. Je lui ai répondu : « je suis désolé, car il y a un communiqué de la Fédération qui circulait ». Après le week-end, on devait disputer un match amical et je n’ai pas convoqué les joueurs parce que c’était une situation très confuse. Après j’ai appelé mon avocat pour lui expliquer la situation. Il m’a rassuré par rapport à ça.

Le lundi, ils ont convoqué une réunion de crise à laquelle ont assisté le directeur, le secrétaire général, le directeur administratif et une bonne partie de la fédération. Après quatre tours d’horloge, ils m’ont informé qu’il ne s’agissait pas d’une rupture mais plutôt d’un changement de poste. J’ai répondu : « ce que je veux, c’est de savoir si je reste le coach de l’équipe ou non ».

Après, ils se sont concertés avant de m’informer que je peux garder mes privilèges (le salaire, la voiture…), ils étaient même sur le point d’augmenter mon salaire. Le problème, ce n’était pas une question d’argent mais plutôt de respect. D’autant plus qu’aujourd’hui, l’entraîneur a prévu un stage avec le groupe à mon insu ce qui signifie qu’il y a une rupture. Ils avaient déjà confié l’équipe à une autre personne.

Trouvez-vous cette démarche vraiment élégante, surtout que vous étiez en train de faire un travail remarquable ?

Vous savez, en matière de sport, il n’y a pas d’élégance. Le temps des présidents n’est pas le temps des coachs ni des supporters. Les supporters viennent les week-ends et pensent que chaque jour leurs équipes doivent gagner. Le président fait focus sur les trophées et les compétitions à gagner, l’entraîneur gère un processus. Et chaque partie a son temps.

Ce que j’ai compris dans cette histoire, c’est que le président veut gagner la CAN coûte que coûte, on lui propose un champion du monde alors qu’à côté il a un Oumar, donc il était face à un dilemme. Et ce qu’il avait en tête, c’est que si le Brésilien ne gagne pas la CAN il me redonne l’équipe. Disons que je joue un rôle de remplaçant, un choix par défaut.

Comme vous êtes libre, êtes-vous prêt à reprendre la sélection sénégalaise ?

Je suis en pourparlers avec le directeur technique. Actuellement, il est au Maroc pour une formation qu’il gère là-bas. Le président aussi n’est pas là mais, à son retour, il va parler avec moi. Il m’a appelé et m’a dit : « boy, il faut revenir tu as gagné assez d’argent là-bas ». Il était mon professeur pendant six ans, nous avons développé des relations humaines. On a échangé sur le plan contractuel.

Je suis en discussion avec eux mais rien n’est encore officiel. Si la fédération décide de me reprendre, je serai d’accord. Il y a rien de mal à revenir chez soi.

Quelle appréciation faites-vous du travail de votre successeur Mamadou Diallo ?

On ne peut pas le juger par rapport à la dernière Coupe du monde (éliminé au premier tour). Il a gagné deux trophées avec le Sénégal dont la Coupe d’Afrique. Le problème du Sénégal est qu’il ne joue que des matchs officiels, des tournois. Il ne joue pas des matchs amicaux et ce manque de compétitivité peut leur porter préjudice. Le coach avait avait alerté sur cette problématique. Mais dans l’ensemble, je pense qu’il a fait un excellent travail.

L’équipe sénégalaise est-elle en fin de cycle ?

Non, je ne pense pas. C’est vrai que j’ai vu beaucoup de gens tirer sur Al Seyni et Raoul Mendy. Al Seyni et moi avons joué ensemble en 2007. Sylla, qui est le plus âgé d’ailleurs, joue toujours avec l’US Ouakam. Au Japon, tu vois des joueurs qui jouent jusqu’à un certain âge ; même chose avec le gardien de la Suisse qui joue toujours. Donc ce n’est pas un problème d’âge. Si je deviens sélectionneur du Sénégal, je vais continuer à les appeler parce qu’ils ont le talent et surtout l’expérience.

Vous faites partie des meilleurs entraîneurs africains de Beach soccer, cela veut dire que vous ne devriez pas chômer longtemps. Est-ce qu’il y a des pays qui vous ont déjà approché ?

Je suis en pourparlers avec l’Arabie saoudite, qui m’avait contacté depuis les Jeux arabes. J’y étais avec la sélection marocaine, et les dirigeants saoudiens m’ont approché mais je ne pouvais rien dire parce que j’étais sous contrat. Que ce soit l’Arabie saoudite ou le Sénégal, je suis toujours à l’écoute des dirigeants.

Khadim DIAKHATÉ

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