Pour pallier l’absence de son maître à jouer et buteur Sadio Mané, le sélectionneur Aliou Cissé, qui célébrait son 100e match sur le banc de touche des Lions, a opté pour une organisation inédite en 3-4-1-2, après le fiasco du 3-4-3 contre la Côte d’Ivoire lors de la dernière CAN.
Des pistons neufs
Dans sa volonté de contourner le 4-2-3-1 de Sébastien Desabre, Aliou Cissé ‘’s’invente » deux nouveaux pistons : Ismaila Sarr à gauche et Habib Diarra à droite. L’idée de base était bien pertinente en voulant renforcer le potentiel offensif du Sénégal et contraindre l’adversaire à défendre. Avoir la possession de balle et la maîtrise du jeu.
Seulement, face au pressing haut des Congolais en isolant le meilleur relanceur de la défense, le capitaine Kalidou Koulibaly combiné au marquage des double-pivots Gana Guèye et Pape Matar Sarr, le Sénégal peine à mettre en place son jeu collectif en cassant les lignes par la passe ou le dribble. Iliman Ndiaye, dans son rôle de meneur derrière les deux attaquants, multiplie les mauvais choix, les contrôles ratés et les passes en retrait. Les deux pistons Ismaila sarr et Habib Diarra, dont la mission était d’animer les couloirs pour étirer le bloc congolais et terminer leurs actions par des centres pour les deux attaquants axiaux Nicolas Jackson et Habib Diallo, ont apporté peu de variétés dans le jeu.
L’action du but résume ce sur quoi il fallait insister pour déstabiliser cette défense congolaise disciplinée et concentrée. En obligeant les centraux Mbemba et Inonga à sortir sur les côtés et terminer par des centres en retrait. En se privant volontairement des ailiers de métier et latéraux, le jeu d’attaque du Sénégal devient lisible et facile à maîtriser pour la défense congolaise.
Coaching gagnant de Desabre
Contre la Côte d’Ivoire pendant la CAN, Aliou Cissé avait été incapable de s’adapter à l’équation tactique posée par Emest Fae. Lors de ce face-à-face avec la RDC, son homologue congolais a été plus inspiré que lui dans ses remplacements et la gestion de fin de match. A l’image des rentrées combinées de Bongonda ensuite de Mayele qui ont apporté de la percussion et de la vitesse pour faire reculer la défense sénégalaise. Pendant ce temps, celui du Sénégal brillait par ses mauvais choix.
Retrouver une organisation cohérente
Pendant longtemps, Aliou Cissé a été fidèle à son 4-2-3-1, avant d’installer un 4-3-3 qui lui a permis d’être champion d’Afrique au Cameroun en 2022.
Depuis son titre de champion d’Afrique, on a l’impression que le sélectionneur cherche à justifier son surnom d’El tactico, en changeant chaque match de tactique et d’hommes. L’équipe nationale ne saurait être un laboratoire, le temps de travail étant très court pour expérimenter de nouvelles organisations de jeu qui demandent du temps pour être assimilées.
Toutes les organisations de jeu proposées depuis le titre acquis au Cameroun, que cela soit le 3-4-3 de la dernière Coupe d’Afrique jusqu’au 3-4-1-2 face à la RDC, ne collent pas aux profils des joueurs qui sont sélectionnés et animent ces systèmes de jeu.
En espérant que pour le prochain match contre la Mauritanie, on retrouvera un Aliou Cissé inspiré, dans le costume de meneur d’hommes qui a fait son succès plutôt que celui de piètre tacticien.
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Yacine DIENG
