Sénégal – Togo : Réenclencher la machine victorieuse

Après quatre succès de suite durant son intérim, Pape Thiaw a connu son premier accroc avec les Lions lors de son premier grand oral en tant que coach principal en partageant les points avec le Soudan samedi à Benghazi (0-0). Un autre match sans victoire ce mardi soir à Diamniadio face au Togo dans le cadre de la 6^e journée des qualifications au Mondial 2026 fragiliserait un peu (voire beaucoup) le technicien sénégalais. Et surtout le rêve américain pour les Lions se transformerait en cauchemar.

L’Amérique est encore loin pour les Lions. Le rêve américain paraissait pourtant beaucoup plus facile à atteindre lors du tirage au sort des qualifications au Mondial 2026 qui se jouera aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique. Le passage à 48 nations, et donc 9 représentants assurés pour l’Afrique, avait peut-être fait oublier que le chemin qui mène à une Coupe du monde n’est jamais court.

Entre secousses et crashs sur la route d’un Mondial

La route fut d’ailleurs souvent tortueuse à chaque fois que les Lions ont réussi à aller jusqu’au bout. Pape Thiaw qui a grandement contribué à la première expédition en 2002 au Japon et en Corée le sait bien. Il a fallu attendre la dernière escale à Windhoek pour atteindre le cap.

En 2018, le nouveau technicien des Lions n’était pas du voyage pour Russie, mais de loin, Pape Thiaw avait pu voir le siège d’Aliou Cissé vaciller dès le décollage à Antananarivo et connaitre aussi des secousses incroyables et inédites en Afrique du Sud et à Ouagadougou. Et enfin pour le Qarar 2022, un crash en pleine altitude a été évité à Diamniadio.

Décollage pourtant réussi

Pour atteindre l’Amérique 2026, le décollage s’était pourtant bien passé. Sans anicroche. Les Lions ont surclassé 4-0 la faible sélection du Soudan du Sud. Mais depuis lors, ils sont redescendus de leur nuage avec des nuls contre le Togo 0-0 et la RD Congo, une difficile et courte victoire en Mauritanie (1-0). Conséquence : Aliou Cissé, maitre à bord depuis 2015, qui avait, jusque-là montré, et ce malgré les turbulences, sa connaissance de la carte aéronautique qui mène à toutes les compétitions, a été débarqué.

Pape, assistant pilote de Cissé, a désormais les commandes. Il a déjà redressé la barre et mené à bon port l’équipe à Maroc 2025. Il doit maintenant réaliser le rêve américain. Le décollage est laborieux avec ce nul sans inspiration contre le Soudan (0-0) même s’il faut reconnaitre que survoler Benghazi n’est jamais facile.

Togo, triangle des Bermudes ?

Le trajet aller bouclé avec un léger retard (3^e du classement), il n’est donc plus permis de tourner en rond. Ce mardi soir à Diamniadio face au Togo, il faut absolument réenclencher la machine victorieuse. Réussir un nouveau départ et prendre un raccourci pour dépasser le Soudan (11 pts) et la RD Congo (10 pts). Avec neuf points au compteur pour le Sénégal, Soudanais et Congolais sont encore à portée de vue. Pape est, en tout cas, pressé de se repositionner. « Pourquoi pas gagner les 5 prochains, c’est possible » a-t-il confié en conférence de presse de veille de match ce lundi.

Les Togolais (4 pts) malgré leurs difficultés dans cette poule (0 victoire) et en perdition depuis presque 10 ans (4 CAN d’affilée ratées), entendent une nouvelle fois être le cauchemar des Sénégalais. D’ailleurs les fans des Lions les plus pessimistes estiment que ce n’est jamais un bon signe de passer par Lomé sur la route d’un Mondial. C’est le Triangle des Bermudes pour les Lions du Sénégal. Seul Cissé a su percer son mystère pour se rendre au Qatar en 2022 (victoire 2-0 à Thiès en 2021).

Préoccupé à dompter d’autres Lions ce soir avec ses Chevaliers du désert, El Tactico n’aura certainement pas le temps de confier ses secrets à son successeur. Mais pas grave, Sadio Mané et Abdou Diallo qui avaient déplumés les Eperviers, il y a quatre ans à Lat-Dior sont encore là. A eux de redonner des ailes à ce groupe. Pour réenclencher la machine victorieuse et éviter la sortie.

Demba VARORE