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Soudan vs Sénégal

Le Sénégal et son nouveau sélectionneur avaient un grand rendez-vous face au Soudan. Troisième au coup d’envoi, ils devaient gagner pour reprendre la tête du classement du groupe B des qualifications pour le Mondial 2026. Pour venir à bout de cette équipe soudanaise, Pape Thiaw a choisi un 4-3-3 avec Boulaye Dia en pointe, entouré Sadio à gauche et Ismaila à droite. Du classique. Au milieu, Lamine Camara, Pape Guèye et Idrissa Gana Guèye ont été associés. C’est en défense que Pape Thiaw a tenté un coup tactique (ou pas) en titularisant Krépin Diatta à gauche. Si les Lions ont pu se procurer globalement quelques opportunités de marquer, le jeu a tout de même été laborieux et les élaborations lentes et prévisibles.

Krepin arrière gauche, un choix impertinent !

Le technicien sénégalais, Pape Thiaw, évoque un manque d’efficacité pour expliquer le 0-0 enregistré à Benghazi face au Soudan. Mais ces ratés quelques des Lions ne peuvent n’expliquent pas tout ! Certains des choix du sélectionneur sénégalais soulèvent également des interrogations. C’est le cas du rôle attribué à Krépin Diatta lors de ce match. D’habitude latéral ou piston droit, le joueur de l’AS Monaco a été placé à gauche de la défense du 4-3-3 concocté par Pape Thiaw.

Droitier et connu pour son intelligence du jeu, sa capacité à occuper les espaces et sa qualité de passe, on pouvait donc s’attendre à ce que Krépin Diatta ait un rôle hybride. C’est à dire apporter le surnombre au milieu sur les phases de possession pour permettre aux deux milieux relayeurs d’être plus haut sur le terrain et d’occuper les demi-espaces.

Ce qui n’était évidemment pas le cas dans la pratique. L’ancien du Club Brugge a passé toute la rencontre sur son côté. Un choix qui a privé aux Lions une arme offensive de plus. Ce côté gauche d’habitude point fort de l’équipe nationale avec notamment le fameux duo Saliou Ciss-Sadio Mané ou même après Ismail Jakobs-Sadio Mané et tout récemment avec El Hadji Malick Diouf. Sur ce match, il a été moins animé du fait d’un manque de dédoublement. Krépin Diatta n’est passé derrière l’ancien de Liverpool qu’une fois en première période. Et c’était à la 47e minute. Une incursion qui a failli conduire à l’ouverture du score. Le côté droit a été plus animé avec plusieurs centres de Ismaïla Sarr mais aussi d’Antoine Mendy.

En utilisant Krépin Diatta à gauche, Pape Thiaw a rendu son jeu plus statique. Les Soudanais défendaient à 5 derrière et occupaient toute la largeur. Sadio Mané a été statique à plusieurs reprises avec le ballon cherchant une solution à gauche. Les rares ballons que l’attaquant d’Al Nassr a tenté de jouer dans le dos de la défense ont été très facilement interceptés et dégagés hors de la surface.

Pape orphelin de Habib Diarra et Iliman Ndiaye !

Contre le Soudan, le technicien sénégalais a utilisé deux systèmes de jeu sans parvenir à déverrouiller le bloc défensif de son adversaire. Le premier, un 4-3-3 avec Pape Guèye, Idrissa Gana Guèye et Lamine Camara au milieu. Un trio chargé de l’animation du jeu de l’équipe. On ne peut pas dire que ça a été une grande réussite. Les trois milieux ont participé aux sorties de balles, au déploiement de l’équipe notamment dans le premier et deuxième tiers. Deux étapes cruciales pour une équipe qui veut avoir la possession et le contrôle du jeu. Le trio a cependant péché, dans le troisième tiers, dans la création d’actions dangereuses pour leurs coéquipiers. Gana Guèye, Lamine Camara et Pape Guèye sont des joueurs qui sont plus à l’aise face au jeu. Ils organisent, récupèrent les seconds ballons et déclenchent des frappes lointaines si l’occasion se présente.

Face au 5-4-1 des Crocodiles du Nil, Pape Thiaw avait besoin de milieux capables de casser les lignes avec des passes mais aussi des joueurs capables de porter la balle et de déstabiliser par le dribble. Un profil technique et très mobile. Un rôle que jouait Iliman Ndiaye lors des précédentes rencontres. L’attaquant d’Everton a participé à l’ensemble des quatre victoires consécutives sous l’ère de Thiaw. Il a été titularisé à trois reprises. C’est pour dire l’impact de l’ancien de l’Olympique de Marseille dans le dispositif du technicien sénégalais.

Un autre profil similaire commençait à prendre de la place dans cette équipe. Il s’agit de Habib Diarra. Le capitaine du Racing club de Strasbourg a marqué les esprits lors des deux derniers matchs. Utilisé comme arrière latéral sous Aliou Cissé, Habib Diarra avait retrouvé sa position de prédilection avec Pape Thiaw. Milieu relayeur, il inscrira trois buts en deux matchs (contre Burkina Faso 0-1 et Burundi 0-2). Face aux Burkinabè, il déclenche une frappe de près de 30 mètres après une course avec le ballon depuis le rond central. Contre les Burundais, c’est sur une belle combinaison avec Iliman Ndiaye qu’il parvient à ouvrir le score avant d’inscrire le second but sur un service de Cheikh Tidiane Sabaly. Habib Diarra a cette capacité de projection dans la surface qui lui permet de se retrouver dans de bonnes positions de marquer.

Contre les Soudanais, Pape Thiaw avait décidé d’attribuer ce rôle à Boulaye Dia. Le joueur de la Lazio devait faire jouer l’équipe. Ce qu’il a tenté avec des décrochages pour essayer de combiner et trouver les ailiers. L’attaquant de 28 ans a beaucoup dézoné et a laissé un vide dans l’axe. Conséquence : les centres de Ismaïla Sarr et d’Antoine Mendy n’ont pas su trouver preneur. Même quand Boulaye Dia était là, il n’a pas souvent dominé ses ballons comme cette tête qu’il manque sur un bon service d’Iso (35e).

Les blocs bas, toujours des énigmes pour les Lions !

Le Soudan, leader du groupe B, comptait bien préserver son avantage. Face au Sénégal, 2e nation au classement de la FIFA au niveau continental, les Crocodiles du Nil ne comptaient certainement pas faire jeu égal avec leur adversaire. Ils risqueraient de trop s’exposer et de se mettre en danger. Sélectionneur du Soudan, James Kwesi Appiah opte donc pour un 5-4-1. Un système qui lui permettra de défendre sur la largeur mais aussi d’exploiter au maximum les transitions. Une stratégie qui s’est avérée payante.

Le Sénégal a eu du mal à percer son bloc et l’équipe du Ghanéen s’est procurée plusieurs opportunités. Avec Seif Teiri devant, les Soudanais sont parvenus à mettre en difficulté la défense des Lions. Ils étaient même d’ailleurs tout près de prendre l’avantage vers la fin du match. Sur une de leurs transitions, ils s’offrent une très belle occasion que le milieu Abu Agla Abdalla ne parviendra pas à concrétiser. Face à une telle opposition, les Sénégalais n’ont pas pu trouver la bonne solution pour remporter les trois points.

Vers la fin du match, Pape Thiaw a opéré plusieurs changements. Les entrées d’Abdallah Sima, Assane Diao et Chérif Ndiaye forcent l’équipe à jouer en 4-2-4. Idrissa Gana Guèye et Pape Matar Sarr (entré en début de seconde période) sont laissés seul au milieu. Le technicien sénégalais jette tous ses éléments offensifs et joue le tout pour le tout. Mais le problème majeur demeure. Qui pour organiser le jeu ? Les Soudanais étaient repliés devant leur surface et défendaient tous ensemble. Sans ailier capables de percuter et un meneur de jeu, l’équipe du Sénégal s’est retrouvée sans inspiration. Les Lions ne réussiront pas à s’imposer contre les Crocodiles du Nil. Pour le sélectionneur national, c’est une question de réalisme. À espérer qu’ils la retrouvent ce mardi 25 mars à Dakar contre le Togo (21h GMT).

Moussa SOW

8 comments on “Tactique I Soudan – Sénégal 0-0 : deux systèmes utilisés, une animation stéréotypée

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