La vie d’une équipe nationale, c’est un peu comme une course d’obstacles sans fin. Dans le roulis des rendez-vous qui jonchent son évolution, les défis et les challenges ne cessent de s’entasser à chaque tournant. Il y a quelques jours, c’est une fin en toute beauté dans les éliminatoires de la Can 2025 qui préoccupait les Sénégalais pour juste embellir leur visa pour le Maroc obtenu quelques semaines auparavant à Lilongwe. Logique. Les Lions l’ont fait. Pari réussi. Le public a apprécié et souri mais ne s’est pas enflammé. L’équation de la qualification n’est plus un casse-tête depuis des décennies. Mais ce n’est pas la seule raison de cette joie de courte durée.
La déclaration du coach intérimaire Pape Thiaw annonçant avoir terminé sa mission ouvre un autre challenge. Celui d’une importante décision à prendre, un choix objectif à faire pour en fin occuper un banc laissé désormais vide. Aliou Cissé remercié et l’intérim épuisé laissent une équipe orpheline, un public impatient, et une fédération obligée de réagir. La question aurait pu être moins préoccupante si seulement le temps le permettait. Mais il se trouve que le chantier qui se dresse exige que l’on s’y prenne à temps.
Dans trois mois les éliminatoires pour la Coupe du monde vont reprendre un rendez-vous qui a été un facteur valorisant du football au monde. La Tanière sans en donner l’air est en train de faire sa mue nécessitant un travail de fond pour maintenir l’équilibre de l’équipe sans briser les acquis. Plus loin, la Can mérite une bonne préparation. Un véritable trépied sur lequel doit se tenir la Fédération sénégalaise de football avec précision et lucidité pour réussir le passage entre objectif fixé et objectif choisi.
Longtemps assise sur les pilotis de la stabilité la fédé n’est pas sûre de rester dans cette zone de confort ou tout se passait sans trop d’efforts à fournir. Pape Thiaw peut être fier de sa mission puisque ses stats sont bonnes. Sont-elles suffisantes au regard des adversaires rencontrés et de toute l’intensité qui s’attache à la gestion d’une Can ? Certainement non. Ici ce sont d’autres éléments qui entrent en ligne de compte. L’expérience, les capacités managériales et un charisme sans la moindre faille.
Le Sénégal peut bien aiguiser des appétits mais le service sur le terrain n’est pas aussi facile à assurer. Les attentes restent grandes, les objectifs toujours haut placés. Le seul début de réponse que l’on a sur le choix à faire c’est que ce sera l’expertise nationale d’où qu’elle puisse venir. Un choix pertinent et juste mais qui se fait toujours attendre. Car la joie de la qualification s’est vite refermée.
Abdoulaye DABO
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