
Le match entre le Sénégal et le Togo, remporté 2-0 par les Lions de la Teranga, a été marqué par de graves incidents à l’entrée du stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. Avant même le coup d’envoi, des affrontements ont éclaté entre les supporters et les forces de l’ordre, entraînant une scène de chaos général. Contrôles mal organisés, usage massif de gaz lacrymogène, supporters en détresse : retour sur une soirée qui a viré au cauchemar pour de nombreux spectateurs.
Un accès au stade mal organisé
Les premières tensions sont apparues dès l’ouverture des portes. Contrairement aux habitudes, plusieurs entrées du stade sont restées fermées, causant un embouteillage humain aux points d’accès ouverts.
Pape Birame Samb, supporter pikinois présent sur place, raconte l’attente interminable et l’incompréhension qui a gagné la foule : « J’étais à la porte 8, juste sur le fil. Ils n’avaient ouvert qu’une seule porte, et leur système de vérification des tickets numériques a créé un énorme problème. Cela a pris énormément de temps. J’étais avec un groupe de supporters. En arrivant à la porte, j’ai tout de suite vu qu’il y avait une foule immense et je me suis dit que ce serait très compliqué. Beaucoup de gens sont arrivés après la rupture du jeûne. »
Face à la lenteur des contrôles et à l’absence de communication claire, l’impatience a commencé à monter. Certains supporters, frustrés de ne pas pouvoir entrer alors que le match avait débuté, ont tenté d’escalader les barrières. C’est à ce moment-là que la situation a dégénéré.
« L’organisation laissait à désirer, et c’est ce qui a déclenché les échauffourées. Les vérifications prenaient énormément de temps. Après l’hymne national, au coup d’envoi, les supporters qui étaient encore dehors ne voulaient pas rater le début du match. Ils ont commencé à escalader les barrières et les policiers ont immédiatement réagi en lançant des grenades lacrymogènes. Il y avait des blessés, des évanouissements et d’autres ont préféré rentrer chez eux. »
Usage massif de gaz lacrymogène
Pour disperser la foule, les forces de l’ordre ont massivement utilisé du gaz lacrymogène, plongeant la zone en pleine confusion. Mounir Issa Sonko, consultant à la RTS, également présent, témoigne d’une scène chaotique. « Oui, j’étais avec des amis, ainsi que deux femmes. Nous sommes arrivés aux alentours de 21h10, mais toutes les portes étaient fermées. L’organisation prétendait que seules certaines étaient ouvertes pour ceux qui avaient des tickets digitaux, alors que les détenteurs de tickets physiques étaient bien plus nombreux. Pendant qu’on attendait, les gendarmes ont commencé à gazer la foule avec des grenades lacrymogènes. On ne pouvait plus respirer. J’ai cru que j’allais mourir, et l’une des femmes qui m’accompagnaient s’est évanouie. »
Les scènes décrites par les témoins sont préoccupantes : des pères de famille avec leurs enfants en détresse, des jeunes effondrés au sol et un sentiment d’impuissance face à l’intervention brutale des forces de l’ordre. « Les forces de l’ordre étaient là, mais au lieu d’apaiser la situation, elles ont perdu patience et ont continué à gazer les gens. On ne peut pas comprendre pourquoi ils ont persisté à envoyer du gaz sur des personnes recroquevillées derrière les buissons, cherchant juste à échapper à cette violence. »
Pape Birame Samb abonde dans le même sens et raconte son calvaire : « C’était un désordre total. Personnellement, je n’ai pas été blessé, mais j’ai inhalé beaucoup de gaz, au point de perdre la voix. C’était la panique générale, on ne voyait plus rien du tout. Aujourd’hui, je suis enrhumé, ma voix est partie, et mes vêtements sont tachés de latérite. Avant de retourner au stade, je vais y réfléchir à deux fois. »
Un manque flagrant d’anticipation
Ce type d’incident est inédit depuis l’ouverture du stade Abdoulaye Wade, comme le souligne Mounir Issa Sonko. « Je n’ai jamais raté un match depuis l’ouverture du stade de Diamniadio. J’ai assisté à toutes les rencontres, et c’est la première fois que je vois une telle situation. D’habitude, toutes les portes sont ouvertes, l’entrée est fluide, et les tribunes sont bien organisées. Mais cette fois-ci, c’était le chaos total. Il a fallu attendre la mi-temps pour qu’ils commencent enfin à ouvrir les portes… C’est déplorable. »
Le consultant estime que les organisateurs ont mal évalué l’engouement autour de cette rencontre, ce qui a conduit à une gestion défaillante de la foule : « Je pense que les organisateurs ne s’attendaient pas à une telle affluence. Lors des dernières sorties de l’équipe à Diamniadio, la mobilisation du public n’avait pas été aussi forte. Mais cela ne justifie en rien leur manque d’anticipation. »
Un silence inquiétant des organisateurs
Face à la gravité de la situation, la rédaction de Dsports a tenté d’obtenir la version des organisateurs, en particulier Amadou Kane, responsable de l’événement. Cependant, ce dernier a refusé de s’exprimer. « Il a prétexté qu’il ne connaissait pas le journaliste qui l’a contacté. » Une justification qui interroge sur la volonté des organisateurs d’assumer leur part de responsabilité dans ces incidents.
Cet événement pose une question sur l’organisation des matchs de l’équipe nationale au Sénégal. L’accès au stade, la communication avec le public et la gestion des flux de supporters doivent être revus pour éviter qu’une telle situation ne se reproduise.
Mounir Issa Sonko ne cache pas son amertume face à l’attitude des dirigeants du football sénégalais : « Les autorités doivent comprendre que la gestion de notre football est catastrophique. Les fédéraux, en particulier, sont déconnectés de la réalité. Ils ont accès aux joueurs, mais leur seule préoccupation semble être de siéger en tribunes VIP et d’échanger avec eux. Jamais ils ne prennent la peine de communiquer pour expliquer la situation aux supporters. L’État du Sénégal leur a confié la gestion du football, mais la façon dont ils s’en occupent est tout simplement inadmissible. »
L’article sera mis à jour si Amadou Kane ou un autre responsable de l’organisation accepte de donner sa version des faits. En attendant, ces incidents entachent une nouvelle fois l’image du football sénégalais et interrogent sur la capacité des autorités à assurer la sécurité et le bon déroulement des événements sportifs majeurs.
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