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Chaque journée avec son lot de violence. On a l’impression qu’elle écume tous les stades de la Ligue pro. Les bilans ne se font plus seulement avec les stats et les performances réussies par les clubs sur le terrain. L’évaluation de nos journées de championnat de L1 inclut hélas désormais des dégâts matériels et parfois corporels.

Une folie hebdomadaire, qui a supplanté l’enthousiasme et la mobilisation, s’est emparée d’une partie du public. Des bus caillassés, des encadreurs blessés, des joueurs traumatisés, des journalistes agressés. Voilà les nouveaux chapitres qui s’ajoutent au traditionnel bilan sportif. Un ping-pong de folie entre supporters devenu banal pour ces casseurs qui envahissent désormais les gradins de nos stades. De vrais énergumènes qui renvoient une image négative, dévalorisante et balafrée de notre épreuve reine. Celle que l’on peut considérer comme le miroir grossissant de notre football local.

C’est grave. En s’adonnant à de tels actes, ils portent un coup dur à toute une communauté. Acteurs, organisateurs, éventuels annonceurs réunis. C’est être aux antipodes de l’esprit sportif, c’est également ignorer totalement les vrais défis de notre foot local qui n’ont à rien à voir les jets de pierres, le bris de pare-brise. Il s’agit plutôt de sortir nos clubs de leur précarité financière, de les doter d’un cadre juridique meilleur et d’un modèle économique viable. Ce qui les rendrait beaucoup plus performants sur le continent.

La violence est certes un véritable phénomène de société qui n’épargne aucun secteur de la vie, néanmoins sa fenêtre sportive ne cesse de s’élargir chez nous car le mal a atteint des proportions inquiétantes au point que le calendrier sportif n’est plus ce rendez-vous que l’on attend avec impatience mais que l’on redoute.

Ne pas juste fustiger et condamner mais surtout tenter de comprendre ce qui arrive à notre élite déjà affaiblie par plusieurs autres motifs. Ces actes de vandalisme, qui commencent à rythmer notre compétition phare par ce nouveau hooliganisme rampant, ne sont pas la réponse appropriée aux nombreux défis de notre football. Ils s’apparentent beaucoup plus à une gangrène qu’il faut vite gommer de peur qu’elle ne devienne un gros boulet qui retardera la réflexion et plombera tous les efforts fournis pour rendre la compétition plus attractive.

Un stade est par essence un lieu de socialisation, de rencontre et d’échange et non un exécutoire encore moins un endroit qui porte la mention « danger ». Or, si cette tendance se maintient sans mesure radicale, cela pourrait porter un sacré coup au sprint final.

La Ligue professionnelle est plus que jamais interpellée pour corser les sanctions sportives et dissuader tous ceux qui viennent polluer nos stades. Également interpellés : les clubs et leurs supporters qui sont malheureusement victimes et acteurs à la fois avec le phénomène d’infiltration par des éléments incontrôlés qui agissent au nom des clubs. Notre championnat a plutôt besoin d’un environnement sain, pacifié et convivial.

Abdoulaye DABO

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